En soutien à son partenaire au Mexique, l'ONG LIMEDDH - Liga Mexicana por la Defensa de los Derechos Humanos (Ligue Mexicaine pour la Défense des Droits de l'Homme), la Ligue Internationale Contre la Détention Arbitraire a signé un mémoire d'amicus curiae soumis au juge du troisième district de l'État de Mexico, avec résidence à Naucalpan, Jorge Jannu Lizárraga Delgado, concernant la détention arbitraire de Marlene Miroslava Sánchez Villafan.
ARRÊTÉE ARBITRAIREMENT ET SOUMISE À LA TORTURE ET AUX ABUS SEXUELS
Le 6 août 2024, Marlene Miroslava Sánchez Villafán, accompagnée de son compagnon, a été détenue illégalement à son domicile sans mandat de perquisition, d'arrêt ou de production. Elle n'a pas été informée, au moment de sa détention des enquêtes en cours à son encontre qui pourraient motiver son arrestation. Au moment de son arrestation, Marlene a été menacée et frappée par les policiers chargés de sa détention. Marlene a été présentée aux autorités avec un mandat d'arrêt contre trois personnes qu'elle a déclaré ne pas connaître, accusées d'enlèvement et de possession de drogue. Après son arrestation, et une fois en garde à vue, Marlene a été torturée et abusée sexuellement, et on lui a fait avouer sa participation à ces crimes.
PRIVÉE DU DROIT À UNE DÉFENSE EFFECTIVE ET ADÉQUATE ET ACCUSÉE D'UN CRIME INVENTÉ DE TOUTES PIÈCES
Plusieurs irrégularités au cours de la procédure judiciaire ont violé le droit de Marlene à une défense effective et adéquate prévu par la Constitution mexicaine. Dans la nuit du 6 août 2024, deux avocats commis d'office ont été assignés à Marlene et à son compagnon, sans que l'on sache quel avocat a été désigné pour quel défendeur. Rien n'indique que Marlene et son compagnon aient été informés de la nature de la procédure, ni que les avocats commis d'office aient été présentés à leurs accusés. Les deux défenseurs ont refusé de faire la moindre déclaration au cours de la procédure judiciaire qui s'est déroulée à cette date. Le 7 août 2024, l'un des témoins et la victime d'une autre affaire d'enlèvement, après avoir été incités par les autorités mexicaines, ont déclaré reconnaître Marlene comme l'une des personnes impliquées dans le crime. Grâce à des aveux obtenus sous la torture, à l'induction de témoins et à la fabrication de crimes, les autorités mexicaines ont finalement accusé Marlene d'un crime fabriqué de « narcomenudeo » (possession à des fins commerciales), ainsi que de plusieurs crimes d'enlèvement le 10 août 2014.
PÉTITIONS AU JUGE
Pour toutes ces raisons, la Ligue Internationale Contre la Détention Arbitraire s'est jointe à la LIMEDDH et à 20 autres organisations de défense des Droits de l'Homme pour demander au juge du troisième district de l'État de Mexico, avec résidence à Naucalpan, Jorge Jannu Lizárraga Delgado, de prendre en considération les arguments juridiques exposés dans le mémoire de l'amicus curiae et de libérer Marlene Miroslava Sánchez Villafan et d'ordonner la mise en œuvre de mesures visant à fournir aide, attention, assistance, protection et réparation à la victime, aux autres accusés dans l'affaire, et aux membres de leur famille.
ILAAD se joint à la LIMEDDH dans son appel à :
Liberer Marlene Miroslava Sánchez Villafán.
D'ordonner la mise en œuvre de mesures visant à apporter aide, attention, assistance, protection et réparation à la victime, aux autres accusés dans l'affaire et aux membres de leur famille.
De plus amples informations sur les cas de Marlene Miroslava Sánchez Villafán et de Ricardo Tapia sont disponibles dans l'interview suivante de nos collègues estimés Astrid Virginia Fuerte et Adrián Ramírez López de la LIMEDDH :
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